Dimanche 29 juillet 2012 – Roquebrune
Julien,
J’ai envie
de revenir sur l’idée du dessin. Tu sais que je cherche à établir
des connexions entre l’écriture et le dessin, ces lettres sont une
manière d’y réfléchir, de travailler une graphie. Mais il ne
faut pas dire que ce que nous écrivons est du dessin, il ne suffit
pas de donner le même nom à deux choses différentes pour les
rendre comparables. Je pense qu’il faudrait former un vocabulaire
spécial à partir de ce qui nous évoque le dessin dans ce projet
d’écriture.
Le mot d’exercice me convient bien car il évoque la répétition,
l’apprentissage et aussi un peu le moyen sans fin. J’aime bien le
mot «style» comme je l’ai déjà évoqué. C’est un mot
compliqué qui peut faire un peu peur car il renvoie au geste
singulier de l’artiste (la patte!) à l’originalité ou encore au
goût, et tout cela me semble assez éloigné de nos considérations
sur le quelconque, par exemple. Pourtant le style m’intéresse car
j’y vois un renfermement sous-jacent d’un certain nombre d’idées
de «porter-sur-soi», comme la mémoire, l’apprentissage,
l’arpentage. Un style est la constante restructuration de données
immatérielles et ce qui me plaît dans notre projet est que ce style
est construit à deux (se
construit à deux), autant dans le vocabulaire qui se complexifie un
peu plus à chaque emploi que dans l’espace occupé par le texte
dans la page (chaque lettre est une propension à suivre ou non).
Vocabulaire et graphie. Ça
fait un moment que j’ai envie de faire du dessin de lettre, de
dessiner des textes sur des vêtements. J’aimerai bien dessiner le
sweat RTN avec un cadrage juste sur les lettres.
Remarque,
«dessin de lettres», ça peut être une formule à fouiller
relativement à notre projet, on évacuerait ainsi le côté trop
personnel de l’écriture manuscrite vers celui plus codé de la
typographie. Car chaque typographie a certes un auteur mais est
ensuite livrée à la disponibilité de chacun et est donc
quelconque... telle une AnnLee!