Léon, 12/07/2012, 14h10
Leslie,
En préambule je voulais dire que je
trouve ça intéressant que ce soit toi qui me fournisse le papier de mes
réponses, tu me donne le droit de réponse en quelque sorte, je
reste alors systématiquement dans l’attente. Mon expression dépend
de la tienne, ça me rappelle le mythe d’Echo, qui ne peut parler
qu’en répétant ce que les autres disent, toi tu me fournis le
terrassement de mon langage, ta parole crée mon espace de espace de
parole, c’est beau je trouve.
Le geste qui s’est présenté à moi
pour une expérience d’immersion consciente, c’est mon écriture.
J’écris chaque lettre en prenant mon geste habituel à l’envers.
Tu es en face d’un tracé réfléchit et non automatique.
Les boucles comme les “e” ou les “o”, “a”,
viennent facilement mais les “t”, “d”, ou encore les “b”
sont difficiles, sans parler des “f” = èph. Pour faire évoluer
mon écriture autrefois je regardais l’écriture de mes profs au
tableau, depuis le lycée, ma graphie a très peu changé. Mais là,
commence à s’opérer un changement motivé et inventé de façon
endogène. Je peux déjà sentir que certaines lettres sont plus
belles et d’autres n’ayant que les qualités de l’expérience,
elles sont arides, sans fluidité, aussi je m’excuse si la lecture
est pénible, j’espère à la prochaine lettre avoir évolué dans
mon apprentissage que je te propose de suivre. “Il en est des
départs comme des retours, ce n’est qu’en commençant à faire
quelque chose qu’on saisit le poids de ce qui est déjà terminé.”
J’expérimente un “porter-sur-soi”.
J’aiguise une attention, je trace un processus qui en
est le carburant, je crée sans doute aussi de nouvelles connexions
neuronales et au moins un nouveau muscle dans le bras au passage. Je
m’aperçois de l’envergure des conséquences de l’exercice et
de son support, l’écriture, forme dessinée du langage,
matérialisation de la pensée. L’exercice a t-il une influence sur
ma façon de réfléchir ?
Merci, Julien