Dimanche 19 août 2012 – Roquebrune (Gers)
Cher Julien,
J’étais en train de penser à quelque
chose que j’aimerai faire. Un projet vaste et très sérieux qui me
tient à cœur. L’écriture de mon mémoire découle d’une envie
que j’avais eu de manipuler mes idées par la fiction. Pourtant mon
mémoire reste très théoriste, ce qui a pu amener Fabien à le
qualifier de “récit-manqué”. Aujourd’hui j’aimerais
reprendre tous ces outils que je possède pour les employer sous une
nouvelle forme. L’idée de création de personnage m’excite de
nouveau. Aussi ai-je décidé qu’à partir de dorénavant, toutes
les recherches que j’engage feront partie du terrain de mon projet.
Je considère que j’ai enclenché comme le début d’un nouveau
mémoire. Et je te dis tout ça alors même que je n’ai aucune idée
de ce que je vais faire ou écrire. Je sais juste que je suis en
train de commencer quelque chose, quoi que ça puisse être.
Me voilà désormais engagée dans la construction
d’un nouveau “être-sur-le-départ”. Ce projet est constitué
d’une principale nouveauté : je souhaite que l’échange, la collaboration en prennent une place très importante.Ce qu’il y a eu
de bouleversant dans ma vie depuis que je t’ai rencontré n’est
pas de partager et d’échanger des idées communes avec toi, mais
de pouvoir le faire,
d’accomplir ce travail-à-deux, ce travail entrelacé. C’est ce
que j’ai toujours attendu, toujours espéré et je comptes bien
épanouir une pensée sur ce beau terrain partagé. J’espère que
tu seras d’accord pour être mon répondant maintenant que me voilà
à nouveau sur une ligne de départ. Je ne peux pas attendre qu’une
propension vienne d’elle-même, je décide qu’elle commencer
maintenant. Je crois que je suis un peu confuse dans ce que je dis
ici, mais j’ai simplement besoin de me sentir tenue.